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Depuis 1943, les allemands occupent Berre l’Etang, bourgade qui compte alors près de 6 000 habitants...

...avec des surveillances renforcées de la base aéronavale, de la raffinerie, de la gare et de l’aéroport de Marignane.

Plusieurs Berrois, réquisitionnés, travaillent sur les routes pour élaborer des barrages de protection afin de contrer d’éventuels sabotages par la résistance, réalisent des tas de pierres sur les terrains pouvant servir pour l’atterrissage d’avions ou le parachutage de vivre ou d’armes et effectuent la surveillance de nuit des voies ferrées.

En Août 44, la Provence est aux prémices de sa libération. Dès le 15 août 1944, les troupes alliées, constituées des unités françaises du Général de Lattre de Tassigny et d’unités américano-canadiennes, accostent sur les côtes varoises et progressent rapidement.

Le dimanche 20 août, à 8 heures du matin, les forces allemandes donnent l’ordre aux habitants de Berre l’Étang d’évacuer sans tarder la ville. La base aéronavale est minée et la mise à feu est prévue pour la fin de matinée.

Les habitants se réfugient dans les campagnes où les paysans les accueillent. Ils essaient de se détendre en jouant aux boules ou en discutant…. Surtout ne pas montrer aux enfants que la peur est là ...

Vers 11 heures, des coups de feu retentissent. Ce sont de premiers combats entre soldats allemands et résistants Berrois, conduits par Etienne Boudin dit « Pouly ». Les résistants réussissent à désamorcer les explosifs de la base aéronavale.

Berre se libère, mais dans la souffrance. Dans l’après-midi, les soldats allemands contre-attaquent. 2 personnes sont tuées aux Ferrages, 5 autres à la Romaniquette.

Lors de leurs obsèques le mardi 22 août, toute la population se rassemble, protégée par des résistants. C’est à ce moment qu’entre dans la ville, enfin libérée, le premier char des troupes américaines.


De nombreuses rues et places de Berre l’Étang font référence aux événements de 39/45 et honorent les victimes, dont 12 résistants Berrois (leurs noms figurent sur le monument aux morts de la Place Joffre) :

  • Avenue de la libération, en l’honneur de la libération de la ville,
  • Boulevard des Martyrs, en hommage aux Berrois assassinés par les nazis,
  • Avenue du 8 mai 1945, victoire des alliés sur l’Allemagne nazie,
  • Port Albert Samson, résistant Berrois, fusillé le 19 juillet 1944 à Châtillon–d’Azergues,
  • Place Jean Moulin, haut fonctionnaire et résistant français arrêté par la Gestapo le 21 juin 1943. Il mourra de ses tortures le 8 juillet.
  • Rue Pierre Brossolette, Capitaine de l’armée Française et l’un des chefs de la résistance. Arrêté et torturé, il se jette par la fenêtre de la chambre dans laquelle il était enfermé et succombe à ses blessures le 24 mars 1944.
  • Rue du Groupe Manouchian, Réseau de 23 résistants dirigés par Missak Manouchian, Ils seront arrêtés en novembre 1943, jugés et exécutés en février 1944.
  • Rue de la liberté, si chèrement gagnée…
  • Place du Souvenir Français, pour ne jamais oublier les morts pour la France.

Chaque année, Berre l’Étang commémore sa libération de l’oppression nazie un des derniers samedis d’août. Le 20 aout 1994, notre ville a eu l’immense privilège de revoir l’un de ces libérateurs américains, Jim Bean, présent lors de la cérémonie des 50 ans de la Libération de Berre l’Étang.



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